Connaissez-vous vos clients ? Savez-vous qui ils sont ? Ce qu’ils font ? Où sont-ils ?
Nous imaginons souvent nos clients comme des personnes ayant les mêmes problèmes que nous. Nous pensons qu’ils ont plus ou moins le même parcours que nous. Ce qui nous différencie de nos clients ? Notre savoir.
Le temps à accumuler des connaissances et de l’expérience qu’eux n’ont pas. C’est donc sur cette différence que nous basons notre produit : Notre savoir.
Ce regard est trompeur, car nous voyons nos clients comme des rejetons de notre passé. Ils traversent ce que nous avons traversé, ils connaissent les même soucis que nous avons connu.
En se positionnant ainsi, on accède, volontairement ou pas, sur un piédestal : Notre savoir et son étalage nous place au-dessus d’eux. Nous devenons maître, formateur, gourou.
Quelle horreur !
Qui peut se vanter de tout savoir ? Qui peut affirmer « savoir » ce qu’il faut savoir ? Qui a la clé de la boîte de Pandore ? Les menteurs !
Ceux qui vous affirme que leurs préceptes sont les meilleurs, les seules solutions qui marchent.
Ceux qui s’acharnent à démontrer que les autres sont des escrocs ou des usurpateurs, de peur de perdre leur stature et leur leadership.
Ceux qui ont un regard supérieur sur leurs lecteurs et sur ceux qui les entourent, se perdent dans la contre vérité de la solution unique.
Vous êtes le voisin de votre voisin
C’est-à-dire, vous êtes son égal. On juge souvent ses voisins comme nuisibles. Trop de bruits, trop de cris, la télévision trop forte, les enfants qui courent, etc…
Notre voisinage nous est alors inférieur. Nous détenons la « bonne conduite » et eux n’ont pas cette bonne conduite.
Maintenant imaginez être votre voisin. Vous devenez alors nuisible. Il vous juge trop bruyant, sourd devant la télévision, et vos enfants hurlent dans la cage d’escalier.
Vous n’avez de « bonnes conduites » comme votre voisin pense avoir lui, la « bonne conduite ».
Chacun alors possède sa « bonne conduite » et ignore délibérément l’opinion de son voisin.
Éteignez votre lumière et regardez celle des autres
Attendez la nuit et éteignez toutes vos lumières. Ouvrez une fenêtre et regardez chaque lumière allumée dans chaque immeuble de votre vis-à-vis.
Que font ces gens sous leur lumière ? La vaisselle ? Ils regardent la télé ? L’amour ? Ils se droguent ? Se disputent ? Ils jouent avec leurs enfants ? Quel est leur présent ? Est-il nuisible ? Est-il de « bonne conduite » ?
Comment le savoir ? Et comment cette femme, faisant la vaisselle et constatant que vous l’épiez va t-elle vous juger ?
Regardez maintenant les fenêtres aux lumières éteintes : Existe t-il des gens dans cette obscurité ? Si oui, que font-ils ? Ils dorment ? Ils font l’amour ? Ils cuvent leur alcoolisme ?
Si il n’y a personne où sont-ils ? Au cinéma ? Chez des amis ? Au cimetière ? Chez leur voisin en s’engueulant sur « la bonne conduite » à tenir ?
A part vous vous ne connaissez personne
Et surtout pas vos clients. Ils ont une vie qui vous échappe. Un passé, un présent, un avenir que vous ne pouvez jamais cerner. Vos clients sont des étrangers.
Et vous êtes le catalyseur de ces vies éparses et étrangères.
Car la seule chose que tous vos visiteurs partagent, malgré leurs différences, leurs quotidiens, leurs problèmes, leurs » bonnes conduites », la seule chose qu’ils ont en commun, c’est vous. Votre personnalité, votre travail, vos faiblesses, vos forces, votre expérience.
Vous êtes le point commun de vie dont vous ne pouvez même pas estimer la moindre seconde. Le point commun à de nombreux inconnus.
Certains se livreront en déposant des commentaires, mais combien sont-ils à vous lire régulièrement, sans jamais apparaitre ?
Vouloir alors démontrer que vous avez raison en comparant votre travail avec celui du voisin d’à coté, en désirant montrer que vous avez « la bonne conduite » vous trompez ces inconnus.
Ce n’est pas à vous de démontrer que vous avez raison, c’est à eux de se faire leur propre opinion . En acceptant de ne pas devenir « celui qui sait » vous accordez à vos lecteurs la possibilité du « libre choix ».
Et c’est ce libre choix qui amène l’égalité entre les voisins, entre les hommes. Ne dénaturez pas ce « libre choix » au profit de votre égo.
Vous n’êtes qu’un voisin parmi d’autres…
Oh Nico c’est beau ! Snif 🙁
Et je trouve que tu as raison. Il faut arrêtez de vouloir être le gourou. Il faut savoir être proche de ses clients. Après tout on a été comme eux un jour et on apprend encore et encore tout le temps.
On n’a pas la maîtrise totale de notre sujet et on ne fait que donner des conseils et réponses à ceux qui en cherchent. En tout humilité et avec bonne humeur.
L’important c’est de rester nous et comme dirait Seth Godin, de faire de nos visiteurs des amis et de nos amis des clients 😉
Eh oui !
çà me fait penser à ceux qui râlent contre les chauffards sur la route mais qui font de même une fois derrière leur volant !
Certains écrivent sur un ton péremptoire qui fait que même s’ils ont tort, on ‘ose pas les contredire …
Perso, je le fais … mais j’ai appris celà de mon expérience ! 😉
Bonjour le blog voisin !
surprenant cet article. J’apprécie beaucoup.
Ne jugez pas les autres si vous ne voulez pas qu’ils vous jugent. Il me semble que j’ai déjà entendu ça à l’école (il y a bien longtemps) mais nombreux sont ceux qui n’écoutaient pas.
Salut Nico
Cet article a un ton bien particulier par rapport aux précédents ? C’était voulu ?
Pour répondre, évidemment qu’on est pas des gourous et qu’il faut pas se prendre pour un kador. Juste une personne conseillant une autre personne.
Personne ne détiens la science infuse et quelqu’un que l’on aide un jour pourrait très bien nous aider un autre jour.
« Même les plus grands » en apprennent encore et apprendront toujours.
« C’est beau une ville la nuit, c’est chaud une ville le jour »
~ Grand Corps Malade 😉
C’est vrai Nico, notre manière de voir les autres dépend de chacun. On a tous notre propre vécu, nos propres expériences, nos propres bagages qui nous font voir la réalité différemment.
On suit tous notre propre voie, à nous d’être tout aussi respectueux de celle des autres.
j’adore la nuit, je trouve que l’ambiance un peu feutrée, moins de monde, donne un caractère particulier à la nuit.
si j’avais le choix je vivrai la nuit. Même si c’est vrai nos interlocuteurs (clients, prospects, collègues) sont plutôt des fourmis diurne.Mais nous sommes tous des fourmis différente.