Et si l’avenir du web social était dans l’e-mail ?

Nicolas 8 décembre 2011 15

Avec les perturbations que connaissent actuellement les différents réseaux sociaux et leur baisse d’intérêt, il est normal de se poser des  questions concernant l’avenir.

Les différentes plateformes sociales, comme Facebook ou Twitter, sont le dernier phénomène à la mode que la toile nous a livré depuis deux ou trois ans.

Mais, comme tout phénomène de mode, cela s’épuise naturellement et le déclin est ce que nous sommes peut-être en train de vivre actuellement.

Hier dans mon article Facebook : 20 millions de français actifs par mois, je décrivais pourquoi 10,5% d’entre eux avaient décidé d’abandonner ce réseau social : l’ennui, la monotonie, le faible intérêt rencontré ou bien encore l’aspect chronophage étaient mis en avant.

Si l’aspect social du web est désormais reconnu, la question peut se poser sur les outils de cette communication interactive.

Des moutons de Panurges

Avec les réseaux sociaux, le monde tourne autour de celui qui a le plus d’influence, notamment sur Twitter.

Il n’est pas rare de voir que dès qu’un Tweet apparait, il est reprit et reprit et reprit par tout le monde, s’éparpillant dans tous les azimuts et sur de nombreuses TimeLines.

Sur Facebook, ce qui va apparaitre social est ce qui va être le plus partagé. Or, la pertinence n’est pas nécessairement au rendez-vous.

Il suffit de voir le phénomène des LolCats en vidéos ou le succès de FarmVille pour se rendre compte que votre message risque fort d’être noyé au milieu d’inepties et de passer inaperçu, malgré sa pertinence.

Du coup, le travail indispensable pour obtenir un minimum de visibilité est lourd, important et nécessite beaucoup d’investissement en temps.

Ce que vous n’avez pas forcément …

On se connaît ?

Sur les réseaux sociaux, on constate que beaucoup de nos « relations » nous sont totalement inconnues, étrangères. Elles ne nous connaissent pas et nous ne les connaissons pas ou peu.

Notre message risque donc de se retrouver étouffé par la masse qui l’entoure et il n’est pas dit qu’il soit lu comme nous l’espérons par des personnes qui ignorent notre travail.

Il est difficile de penser qu’un Tweet perdu sur une TimeLine puisse avoir réellement de la pertinence ou soit efficace. Même une information de qualité sera comme une bouteille à la mer.

Sera-t-elle lu ? Si oui, par qui et pourquoi ? Quelle sera sa réelle pertinence et son efficacité marketing ?

Le partage et non pas de la communication

En mars 2010, 73% des partages d’information passaient par l’e-mail et 25% se faisaient sur Facebook.

Aujourd’hui, c’est l’inverse : 69% des partages passent par Facebook et seulement 27% par les e-mails.

Mais, dans le même temps, le nombre global d’information partagées a considérablement augmenté si bien que la progression réelle du partage par e-mail est de 20%.

On partage donc de plus en plus, mais de manière différente.

Si sur les réseaux sociaux, nous passons beaucoup pour des suiveurs, l’avantage des e-mails est que nous devenons l’émetteur, celui qui donne l’information et nous la partageons avec des personnes qui ont désiré la recevoir.

Ceux qui constituent votre mailing list ont délibérément voulu en faire partie. L’action de s’inscrire n’est pas futile et engage souvent une envie de relation propre.

Ils ont tous un point commun, celui de vous (re)connaître par votre travail et  de l’apprécier au point de vouloir en avoir plus.

Notre message aura donc plus de pertinence, dès lors qu’il le recevront directement chez eux, sans avoir à aller le chercher à surveiller votre timeline.

I’ve got the power

L’un des grands avantages du mail est que nous contrôlons tout sur sa diffusion, son message, son corps, etc…

Ce qui le rend différent est qu’il « attend » dans la boîte de réception d’être lu. Il devient intemporel et nous offre une forte probabilité d’être lu.

Nous pouvons personnaliser à volonté le mail (texte, image, liste de diffusion), l’utilisation du Trigger Marketing (marketing relationnel) est redoutablement efficace et nous avons accès aux statistiques qui nous permettent d’améliorer encore notre méthode.

Dernier point important, l’e-mail ne connaît pas d’épée de Damoclès sur son avenir.

Que se passerait-il si Facebook s’effondrait ? si plus personne n’allait sur Twitter ? Si ces réseaux sociaux décidaient de changer de manière brutale leur règles ? Comme on l’a vu avec Google AdWords.

L’e-mail nous protège de cela, puisque c’est nous qui fixons les règles.

Devenez un réseau social

Avoir une liste peut donc vous donner la possibilité de créer votre propre réseau social, en cela que vous pouvez concentrer autour de vous le partage de l’information.

Il y a la possibilité d’interagir avec vos inscrits de manière personnelle et de créer avec eux un rapport spécifique.

Vous pouvez également demander à vous faire recommander par eux (ça marche très bien), afin d’augmenter encore le côté social, réclamer de recevoir les informations de vos abonnés, leur demander de participer à un projet.

Vous pouvez également partager vos vidéos avec eux ou tout autre support.

En considérant vos inscrits comme des amis, des fans, des followers et non pas simplement comme des prospects, vous pourrez accroître la relation avec eux et travailler ainsi leur fidélisation.

Les pistes sont nombreuses, il suffit d’inventer. Des idées ?


15 Commentaires »

  1. Piotr 8 décembre 2011 à 12 h 59 min - Reply

    « Mais, comme tout phénomène de mode, cela s’épuise naturellement et le déclin est ce que nous sommes peut-être en train de vivre actuellement. »
    Comme les journaux, les émissions de télé, de radio ?

    Cet article qui ne gratte seulement que la surface occulte beaucoup le fait que dans le total des mails reçus, il y a quoi 80% de spams. Que généralement, la progression ne se fait pas en allant à reculons alors un retour en force de l’email…belle farce ! au niveau de la convivialité et de l’expérience utilisateur c’est zéro

    Soyons honnête, les critiques faites aux RS peuvent également s’appliquer à l’e-mail et ceux qui pensent que l’on ne peut pas avoir un dialogue a travers les réseaux ont beaucoup à apprendre… A propos de l’intemportalité… que l’on rigole un peu, un mail reçu la veille a peu de chance d’être lu ^^

    • Nico 8 décembre 2011 à 13 h 57 min - Reply

      Salut Piotr,

      oui, l’érosion est également visible sur les 3 supports que tu cites ! La presse écrite connait une crise sans précédent et se tourne de plus en plus vers la presse web (et pour certains vers la presse collaborative). L’avenir de la télévision se porte vers la Social TV et le téléspect-acteur. Concernant la radio, il y a longtemps qu’elles ne sont devenus pour la plupart que des Juke-box (NRJ est leader depuis plus de 10 ans). Les autres n’obtenant qu’une audience faible ou ciblée.

      On ne reçoit que les mails que l’on veut bien recevoir. En matière de gestion de sa boîte mail, on a toujours moyen de se désinscrire des mails considérés comme spams ou inutiles. J’ai réduit considérablement le nombre de spams reçus ainsi, si bien que je ne dois en recevoir que 4 ou 5 désormais par jour. En un clic, tu peux lutter contre les spams que tu reçois et épurer tes réceptions.

      Je ne pense pas à un retour en force du mail, mais bien à une mutation de son utilisation. Les mails sont écrits en HTML et rien n’exclu de penser pouvoir y glisser de la convivialité. La newsletter d’Apple est un joli exemple en la matière. Evidemment, si on ne voit le mail que comme un texte brut avec un speech copywrité pour vendre un produit d’affilié, la convivialité ne risque pas d’être au rendez-vous 😉

      Nico

  2. Clémence Olivier 8 décembre 2011 à 15 h 31 min - Reply

    Je pense que l’avenir est dans tous moyens de communication du moment qu’il est « sincère » et « privé » (voir restreint).

    Le problème de twitter, facebook, le mailing et compagnie c’est le spam.

    Il faut savoir mettre en place un réseaux privé quelques soit l’outil utilisé et entretenir une relation « gagnant – gagnant ».

    Et pour y parvenir il faut à mon sens avoir un nombre restreint de personne dans son réseaux et faire preuve de sincérité et d’empathie dans les messages diffusés.

  3. christ off 8 décembre 2011 à 17 h 55 min - Reply

    bonsoir,

    oui mais encore plus grave problème pour l’email que pour ces réseaux soi disant sociaux:
    le taux d’ouverture qui lui est en réelle chute libre!
    à côté les réseaux sont stables sinon en forme…

  4. Astuces pratiques 8 décembre 2011 à 18 h 51 min - Reply

    Bonjour,

    J’ai bien aimé votre article je suis d’accord avec vous l’effet réseaux sociaux et terminer .

    L’aspect  » Vous pouvez également demander à vous faire recommander par eux (ça marche très bien), afin d’augmenter encore le côté social, réclamer de recevoir les informatoins de vos abonnés, leur demander de participer à un projet. » est très intéressant mais comment ?

    Bonne soirée

  5. Serge 8 décembre 2011 à 19 h 41 min - Reply

    Bonjour, voici une petite étude intéressante sur le ressentit de l’email dans la population.

    http://www.journaldunet.com/ebusiness/crm-marketing/les-internautes-francais-lasses-de-l-e-marketing-1211.shtml

    Et si on ressortait les pigeons voyageurs , les gens aiment le vintage

  6. kategriss@blogging 10 décembre 2011 à 21 h 36 min - Reply

    De mon côté j’essaie d’être plus active sur Facebook (concernant mes pages surtout) mais c’est difficile… Côté G+ j’ai laissé complètement tombé. Il faudrait que je trouve un plugin ou une appli qui me permet de poster de mon blog vers ma page G+ pour « assurer » de ce côté là.
    Je reste toujours fidèle à Twitter pour l’instant même si je commence à me lasser.

    Côté email, je trouve également que c’est bien plus personnel (et personnalisable) que les RS. En plus (même si personnellement je me sers d’AWeber), je me sens bien moins prise au piège et contrôlée sur des envois d’emails que sur les RS où tout est trié, vérifié et mis en avant selon les critères des RS et non les miens. Bref pour l’instant, je n’ai pas encore trouvé mieux que l’email pour faire de la promo.

    Après je sais que d’autres (la fée corsetée par exemple) utilisent à merveille Facebook. Je me demande juste si ce sont des exceptions ou si au contraire c’est la majorité ?

  7. Fabrice 27 décembre 2011 à 19 h 44 min - Reply

    Salut Nico,

    Je ne pense pas en effet, qu’il faille tout laisser de coté pour le moment, mais je suis d’accord que le mail reste, à mon goût en tout cas, le meilleurs moyen de communiquer. Plus convivial, plus personnel.

    Bien utilisé, c’est un outil très puissant et qui comme tu le dis, permet de palier à toutes situation dramatique. Le mail sera toujours là, donc avec une bonne liste, on est tranquille.

    Mais attention, il ne s’agit pas de l’utiliser n’importe comment.

    Une liste ça se travaille mais dans les règles de l’art. Sans quoi on risque de perdre pas mal de monde alors que maniée comme il se doit, une liste peut apporter de fidèles lecteurs très longtemps, voir toute une vie.

    Twitter, j’ l’utilise encore, mais en toute honnêteté, commence moi aussi à me lasser, alors que travailler ma liste est un réel bonheur. Je ne m’en lasse pas…

    Amicalement

    Fabrice

  8. Jenny@referencement Google 12 janvier 2012 à 12 h 11 min - Reply

    Il est vrai que sur les réseaux sociaux on a beaucoup de connaissance, d’amis d’amis d’amis rencontrés par hasard au coin d’un couloir…
    Il faut penser que la vie n’est pas seulement sur les réseaux sociaux on a une vie en dehors.
    Pour ma part, les réseaux sociaux ne me servent qu’à garder contact avec des gens que je connais et qui sont loin. Je suis plus facilement leurs actualités que par mail.
    Je ne pense pas que le mails soit l’alternative aux réseaux sociaux mais plutôt un complément.